samedi 3 octobre 2009
Manifestation à Colmar
Manifestation à Colmar pour la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim
AP | 03.10.2009 | 17:23
Sous l'étroite surveillance des forces de l'ordre, mobilisées en grand nombre, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi après-midi près de la gare de Colmar (Haut-Rhin) pour réclamer la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, la première à avoir été construite en France, en 1977.
Le centre-ville de Colmar, transformé en camp retranché, avait été interdit à la circulation, plusieurs centaines de policiers et de gendarmes bloquant certaines rues à l'aide de grillages, alors qu'un hélicoptère survolait la ville.
Sur le site du rassemblement, qui a commencé vers 14h et devait s'achever vers 18h, une scène avait été installée sur laquelle des groupes de musique se sont succédé. Selon le réseau associatif "Sortir du nucléaire", qui organisait cette manifestation antinucléaire européenne, plus de 10.000 personnes y ont participé, sans qu'aucun incident ne soit signalé.
Dans un communiqué, le mouvement antinucléaire a toutefois dénoncé "les manoeuvres injustifiables des autorités", affirmant que "de très nombreux manifestants" avaient été "bloqués à l'extérieur de la ville et en particulier aux frontières, pour les manifestants allemands et suisses".
Certains protestataires brandissaient des banderoles antinucléaires et favorables à la fermeture de la plus vieille centrale du parc français. "Fermons Fessenheim", pouvait-on lire sur l'une d'elle. D'autres agitaient des drapeaux de "Sortir du nucléaire" ou du NPA, le Nouveau parti anticapitaliste. Des Allemands, qui avaient traversé le Rhin pour venir, se trouvaient aussi parmi la foule.
Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, lui aussi au nombre des manifestants, a déclaré qu'il était "important d'être présent pour réclamer la fermeture de la centrale", tout en jugeant que ce n'était pas aux salariés d'en payer le prix. "On est pour transformer la centrale de Fessenheim en centre de recherche appliqué, où les salariés pourraient travailler dans un premier temps au démantèlement de la centrale, et ensuite en faire un laboratoire géant pour les énergies renouvelables et pour les questions relatives à la sortie du nucléaire", a-t-il proposé.
Il a également observé que le nucléaire restait "polluant" et "dangereux", et que c'était "surtout une sorte de business".
Jacques Muller, sénateur-maire Vert de Wattwiller, ville située à 40 kilomètres au sud de Fessenheim, a pour sa part relevé que cette centrale, située sur une zone sismique, était "en bout de course". "On y pratique un acharnement thérapeutique, vu la multiplicité des incidents. La fermeture de Fessenheim doit être un premier pas de sortie programmé du nucléaire sur une vingtaine d'années", a-t-il lancé.
Le secrétaire d'Etat à la Justice Jean-Marie Bockel devait se rendre au tribunal de grande instance de Colmar en fin d'après-midi pour rencontrer les magistrats et les fonctionnaires de permanence mobilisés à l'occasion de la manifestation, puis à la préfecture, ont annoncé ses services dans un communiqué. AP
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