Pour se faire entendre, le collectif « Sauvons l’école pour tous » a décidé de passer la nuit dans « sa maison ». Il en a été délogé peu avant 22 h.
Au lieu d’une veillée d’information dans les écoles, comme il y en a eu un peu partout vendredi soir, le collectif Sept (Sauvons l’école pour tous) avait choisi plus spectaculaire : l’occupation nocturne de l’inspection académique du Haut-Rhin. Parmi la bonne quarantaine d’enseignants venus de tout le département, certains avaient hésité à rejoindre cette action qui pour être « légitime », n’en était pas moins illégale.
De fait, ils avaient des airs de comploteurs lorsqu’au signal convenu -le sifflet d’un collègue- ils se sont engouffrés dans le bâtiment, avec vivres et sacs de couchage, avant la fermeture des portes pour le week-end. « Acculés, nous n’avons que cette possibilité de nous faire entendre. Si nous ne sommes pas plus nombreux, c’est aussi que certains craignent des sanctions », ont soupiré deux enseignantes.
Manifeste et pétitions Dans l’espoir d’une entrevue avec l’inspectrice d’académie, Maryse Savouret, l’enseignant « désobéisseur » Roland Braun avait apporté le manifeste détaillant les raisons pour lesquelles « l’école est en danger », assorti d’une pétition de 1322 signatures. « Nous sommes soumis à une masse de réformes prises sans concertation et dans l’urgence, a-t-il détaillé, face à une caméra de Canal +. Que l’inspectrice soit un relais ministériel ne doit pas l’empêcher d’écouter la base ». « Quand le ministre Darcos sous-entend que les 350 000 enseignants qui ne désobéissent pas sont d’accord avec lui, il y a du mépris », a enchaîné Alain Moritz, directeur colmarien.
Pour d’autres, il s’agissait d’« irrespect », d’une « volonté idéologique » d’empêcher la formation de « citoyens critiques ». Et tous d’insister sur l’importance « d’informer les parents d’élèves ». « Très concernés par l’avenir des enfants », une poignée d’entre eux étaient aussi présents hier, y compris deux représentantes de la FCPE.
Prévenue alors qu’elle se trouvait à Nancy, Maryse Savouret avait annoncé sa venue. L’attente s’est calmement organisée dans le hall et les jardins du bâtiment. Le portail, recouvert de banderoles, avait été laissé ouvert. Tout avait été prévu en sorte d’éviter les dérapages. Une heure plus tard, nouvelle annonce : l’inspectrice ne verra finalement le collectif que lorsqu’il demandera à être reçu. « Elle refuse le dialogue. Raison de plus pour rester comme prévu. » Mais il en est allé autrement.
Manu militari Vers 21 h 30, des policiers et gendarmes, en nombre deux fois plus important que les occupants, ont encerclé le bâtiment éclairé par des lumignons, avant de les en déloger manu militari. « C’est honteux », a protesté un enseignant, tandis qu’une collègue nuançait : « Nous avons quand même réussi notre coup d’éclat, et sans violence, comme prévu ». Un autre objectif a été atteint : celui de se faire entendre… des médias.
Source : l'Alsace.fr
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