Pour aller encore plus loin
Un colloque syndical sur le thème « Résoudre les difficultés scolaires en mathématiques (Echec et math) » avec la participation de Roland Charnay
Roland Charnay est chercheur en didactique des maths à l’INRP, co-responsable du groupe de recherche ERMEL, il a assuré le pilotage de la commission chargée des programmes de maths en 2002. Il est l’auteur du manuel « CAP Maths ».
1) Repérage des difficultés
Sur l'évaluation et ses limites : il pense que c'est un moyen de coercition sur les enseignants. En effet, à travers le contenu des évaluations, on pourra connaître les éléments qui détermineront la marche à suivre pendant l'année scolaire et s'en servir de guide. De plus, il explique que l'évaluation ne sera pas la mesure ou l'indicateur d'un niveau d'acquisition mais plutôt un inducteur pédagogique, un instrument de pilotage...
Nous savons tous que c'est le choix d'une compétence ou de l'exercice qui va définir le taux de réussite et les critères de la compétence à évaluer.
Le niveau baisse! Le niveau monte !
C'est une mauvaise question !
Le socle commun des connaissances n'est plus le même aujourd'hui qu'autrefois. Le contexte n'est pas comparable !
Pour conclure sur l'évaluation, il faudrait se poser deux questions :
A-t-on les bons outils d'évaluation ?
Fait-on les bonnes interprétations ?
Prenons des précautions et ne négligeons pas l'importance du travail d'analyse de la tâche demandée (c'est-à-dire la suite des actions nécessaires pour répondre, la procédure de raisonnement mise en jeu...).
2) Analyse des difficultés
Commentaire sur l'évaluation PISA (2003) : rappelons que les élèves avaient une quinzaine d'année au moment des passations.
Les résultats sont assez moyens pour la France. Pourquoi sont-ils moyens ?
Suite à l'analyse des protocoles d'évaluation, les connaissances des élèves sont cependant assez satisfaisantes pour ce qui concerne la résolution de problèmes purement scolaire mais dès que l'on sort du contexte habituel, il ressort que la pratique de l'expérimentation en mathématiques est inexistante. En effet, le fait de faire des essais, de critiquer et de recommencer est trop peu développé dans les classes en France. La prise de risque, le fait d'être mal à l'aise peut amener les élèves français à ne pas essayer de répondre car ils n'ont pas l'habitude de cohabiter avec cette démarche d'expérimentation.
Différencier contrat didactique et apprendre à chercher !
Exemple de dialogue prof / élève :
Un élève laisse feuille blanche devant un problème à résoudre. L'enseignant s'approche de lui et tente de le motiver : Tu ne trouves pas ?
Non, maître. Ben, cherche alors ! Essaie de réfléchir dans ta tête !
Je ferme les yeux pour mieux chercher dans ma tête mais je n'y arrive pas.
Dans un premier temps, il semble nécessaire de clarifier le dit contrat :
Un élève qui se trompe est un élève qui est en train d'apprendre ou qui n'a pas fini d'apprendre. Un élève qui réussit n'a rien à faire là ce jour là, c'est qu'il sait déjà.
Le terme CHERCHER est un mot à double sens :
- chercher parmi tout ce que l'on a appris, parmi les solutions explicites déjà éprouvées
- chercher, bricoler une solution nouvelle, originale, personnelle comme le chercheur.
Il est donc important de laisser de l'espace aux réponses des élèves. Chacun doit chercher une procédure de résolution possible et savoir qu'il en existe souvent plusieurs.
Des procédures expertes aux procédures personnelles, un nouveau contrat doit être mis en place dans les classes afin de permettre aux élèves de devenir plus autonomes face aux problèmes et ainsi de se sentir moins mal à l'aise hors contexte.
Cette brève synthèse a pour but de poursuivre nos investigations (comme souhaité pour nos élèves) et de partager les analyses faite par un chercheur.
Etonnant non ?
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