mercredi 24 juin 2009

Lettre ouverte

Source : Lettre publiée sur le site


Cher Monsieur Darcos,

Nous sommes heureux de vous voir quitter le navire que vous avez failli faire couler...

Il est clair aujourd'hui que vous avez manqué à vos engagements en ce qui concerne les petits citoyens français, à savoir les Enfants.

Au lieu de faire honneur à cette Éducation sacrée, vous avez cautionné sa destruction programmée, mais non avouée, sous couvert de résoudre « l'échec scolaire »...

Nous refusons toujours de croire en vos arguments abrutissants de non sens.

Nous refusons de croire que l'Education Nationale soit en faillite.

85% des élèves réussissent...

Nous sommes entrés en résistance pour rappeler l'urgence extrême du présent. Ce n'est pas le moment de nous adonner au luxe de vous croire ou de nous contenter de la drogue tranquillisante d'une solution graduelle : vos réformes honteuses...

Il est temps maintenant de rendre réelles toutes les promesses de la démocratie; il est temps maintenant de quitter la vallée sombre et désolée de la supercherie, la stigmatisation et le formatage des pensées pour nous avancer vers le sentier brillant de la réflexion pédagogique dans le réel intérêt de l'Enfant.

Il est temps maintenant d'aider notre nation à se dégager des sables mouvants de l'ultra libéralisme qui pourrissent notre École Publique pour l'installer sur le roc solide d'une réelle concertation réfléchie; il est temps maintenant de faire que la pédagogie devienne une réalité pour tous.

Ce serait une erreur fatale pour la nation de refuser de voir l'urgence du moment.

2008-2009 n'est pas une fin en soi mais un commencement...

Et ceux qui espèrent, dont vous Monsieur Darcos, que les enseignants ont eu besoin de passer leur colère et qu'ils sont maintenant satisfaits, sont bien dupes...

Il n'y aura ni repos ni tranquillité à l'Ecole jusqu'à ce que chaque enfant voie complètement ses droits respectés.

Les tourbillons de la révolte continueront à ébranler les fondements de notre profession jusqu'à ce que la vérité soit faite sur vos plans manichéens : casser l'Ecole Publique.

Sous couvert d'aider les 15% d'élèves en difficulté...

Mais il y a quelque chose que nous devons vous dire : tout en cherchant à obtenir la place qui nous est due, nous ne sommes pas coupables d'actions mauvaises. Nous ne cherchons pas à satisfaire notre intérêt personnel en désobéissant à des réformes amères et douteuses.

Nous conduisons notre lutte sur un plan élevé de dignité, de respect et de discipline.

Nous ne laisserons pas nos revendications créatrices dégénérer en quelconque violence.

Encore et encore, nous nous élèverons jusqu'aux hauteurs majestueuses où l'on réfute les propos diffamatoires et insultants, que vous avez eus à notre égard maintes fois, avec la force de l'âme.



L'esprit militant qui a pénétré le corps enseignant ne nous amènera pas à manquer de confiance en l'avenir des enfants, parce que beaucoup de parents, de chercheurs, comme le prouvent leurs nombreuses interventions, que vous niez d'ailleurs, savent aussi que la destinée des enfants est liée à celle de l'Ecole.

Nous ne cheminons pas seuls. Et nous marcherons toujours de l'avant. Nous ne pouvons pas retourner en arrière.

Vous vous demandez "Quand seront-ils satisfaits?"

Nous ne serons jamais satisfaits tant que les enfants seront victimes des horreurs sous-jacentes à la brutalité de vos réformes;

Nous ne serons jamais satisfaits tant que nos esprits, lourds de la fatigue des réflexions, ne pourront pas obtenir la certitude que nous œuvrons pour un service publique d'éducation digne de ce nom;

Nous ne serons pas satisfaits tant que les Rased ne seront pas développés, tant que les postes ne seront pas maintenus et multipliés, tant que l'école maternelle sera menacée, tant que les élèves seront fichés dans votre base, tant que les programmes ne seront pas adaptés aux enfants, tant que leur rythme ne sera pas respecté, tant que les plus fragiles seront tenus aux heures supplémentaires, tant que la compétition entre les élèves, les enseignants et les établissements scolaires sera la première motivation de l'Ecole...

Nous ne serons jamais satisfaits tant qu'on dépouillera nos enfants de leur dignité et tant qu'on les privera de leur droit au repos, à l'épanouissement de leur personnalité et au développement de leurs aptitudes mentales et physiques pour apprendre décemment ....

Nous ne serons jamais satisfaits tant que nous serons considérés comme des pions.

C'est pour cela que nous continuerons à désobéir, en conscience, à ces réformes qui contreviennent à l'esprit de justice et d'équité. C'est là notre devoir.

Donc, Monsieur Darcos, aujourd'hui nous vous disons que nous avons un rêve.

C'est un rêve qui est profondément enraciné dans le corps de notre profession.

Nous rêvons que le gouvernement actuel se réveille un jour en faisant honneur à l'Ecole Publique.

Nous rêvons qu'un jour votre Ministère, qui étouffe dans la fournaise de la répression et de l'autoritarisme, sera transformé en une oasis de lucidité, d'intelligence et de coopération sérieuse.

Nous rêvons que les élèves apprennent un jour dans une école où ils ne seront pas jugés sur leurs performances, mais à la mesure de leur caractère et de leurs capacités, sans aucune stigmatisation, sans aucune entorse à leur enfance...

Nous rêvons que jamais les réformes que vous défendez avec mépris puissent persister...

Nous rêvions votre démission, vous glissez dans la « Cour des grands ».

Eh bien bon vent, cher Monsieur Darcos, et merci d'avoir allumé le feu de la résistance...

mercredi 17 juin 2009

dimanche 14 juin 2009

Je suis né un jour bleu


Présentation de l'éditeur
" Je suis né le 31 janvier 1979. Un mercredi. Je le sais parce que dans mon esprit, le 31 janvier 1979 est bleu " Daniel Tammet est un autiste savant aux capacités hors du commun, un génie des nombres. Il a ainsi mémorisé les 22514 premières décimales de Pi, parle sept langues et a appris l'islandais en quatre jours. Pour lui, les nombres sont des formes et des couleurs. Dans ce témoignage plein d'espoir, il explique comment il a mis toute son énergie pour sortir de ces ténèbres qui l'ont longtemps coupé du monde et comment il a réussi à se socialiser. Un voyage en couleur qui entrouvre la prison de l'autisme.

Le vrai cartable

Aux nostalgiques, à ceux qui ne l'on pas connu et aux autres...

Il était apparu en 1978, puis disparu en 1990 après avoir été porté par des dizaines de milliers d'enfants.

vendredi 5 juin 2009

Au petit peuple des RASED

Lien : Un texte de Jacky Poulain
enseignant spécialisé, RASED Sallanches 74



Récapituler...


« Nous marchons, vous marchez, ils s’en foutent... »

(un « blogueur », dans Libération)

Nous ne sommes et ne serons jamais déçus qu’à hauteur de nos illusions.
Et pour beaucoup, nous tombons de très haut - la douleur, l’amertume en sont vives.
Nous tombons de très haut... car ils sont vraiment tombés très bas !
« Ils » : cette majorité, ce gouvernement, ce ministre dit de l’Education :
Ignominies, cynisme, mensonges, mépris : les masques sont tombés, une droite dure applique une politique de droite, dure :
L’école républicaine est menacée comme jamais probablement :

« L’école de la République est en danger. Jamais un gouvernement n’avait osé porté des coups aussi sévères contre elle au point de l’ébranler dans ses fondements. Une école est en train de disparaître sous nos yeux »

Ces derniers mois, notre colère fut grande, passée l’incrédulité, les manifestations imposantes...
Par dizaines de milliers, des pétitions furent signées ; par centaines de milliers, des parents, des enseignants, des étudiants ont battu le pavé, avec l’espoir légitime d’être enfin entendus.
Rien n’y a fait :



Nous signons, vous signez, ils s’en foutent...

La nature et le degré des mobilisations furent extrêmement variables selon le sujet, le moment, le milieu concernés.
Un foisonnement d’initiatives s’est fait jour au plan local, régional, national. Au point de s’y perdre parfois.
La profusion des collectifs est venue peut-être dire deux ou trois choses :

* Il était pressenti que les actions syndicales même unitaires ne constitueraient pas des réponses à la hauteur des enjeux ;
* en absence d’une centralisation rapide des actions au plan national, profusion valait dispersion, foisonnement vaudrait dilution...

La radicalisation des actions massives n’a jamais pu atteindre le niveau des attaques répétées, diversifiées contre l’école et les RASED en particulier.

Au pouvoir politique de jouer alors la montre, le pourrissement en lâchant 2 ou 3 leurres (ah, la fumeuse « sédentarisation » des 1500 !)

Le bras de fer a tourné court, lentement mais sûrement :
Dans les faits, les RASED sont moribonds, 3000 enseignants spécialisés des RASED voient arriver la fin de leur dernière année scolaire dans leur fonction actuelle. Environ 150 000 enfants en grande difficulté à l’école seront privés dès la rentrée prochaine de cette précieuse ressource, presque autant de familles et d’enseignants : triste réalité que ne viendront pas maquiller les oripeaux de « l’aide personnalisée » et autres « stages de remise à niveau »...
Le renoncement est sensible à tous les niveaux : les centrales syndicales en sont réduites à négocier des queues de cerise au Ministère, et la page se tourne, la page est tournée.



Nous tournons, vous tournez, ils s’en foutent...


Ces cortèges imposants, ces pétitions record (on rappellera ici que la pétition « RASED » a rassemblé le double de celle initiée autour de « pas de zéro de conduite... » !) pas plus que les actions symboliques (ces « rondes des obstinés... ») n’auront fait reculer d’un pouce Darcos/Fillon/Sarkozy...

Darcos dont on redira ici les accointances avec l’idéologie de la droite extrême.

Qu’on relise donc « Main basse sur l’école publique » (Khaldi et Fitoussi), où l’on démontre en quoi le ministre de l’Education « entend saper les bases de l’école publique républicaine et pousser peu à peu les classes moyennes et supérieures vers le privé », allant puiser ses idées dans un vivier idéologiquement marqué, empruntant aussi bien au Club de l’Horloge (extrême-droite) qu’à l’Opus Dei... C’est dire le progressiste qui sommeille vraiment très, très profondément chez notre ministre...
On rappellera encore que Darcos, en 92, alors inspecteur général de l’Education Nationale, fondait avec quelques hauts fonctionnaires du ministère « la très droitière association “Créateurs d’école” » (id).
Selon les mêmes sources, Dominique Antoine, ami de Darcos, adhérent de cette association, est actuellement conseiller à la Culture de Sarkozy ; Maurice Quinet, autre adhérent de « Créateurs d’école », est devenu recteur à Paris...
Le Canard Enchaîné s’était fait un plaisir de redire au sujet du Club de l’Horloge que cette « boîte à idées de l’extrême droite rêvait de l’intégration du Front National dans une alliance de gouvernement »...

Ces quelques rappels pour redire - mais est-ce vraiment utile ? - qu’un projet éminemment politique est à l’œuvre, sous forme de rouleau compresseur, alliant les milieux ultra-conservateurs à l’aile la plus libérale de la droite.

Quelques symboles forts sont venus malgré tout maintenir une flamme vacillante dans ce crépuscule annoncé.
C’est ainsi que quelques centaines, quelques milliers d’enseignants sont entrés en « résistance », ont affiché publiquement leur désobéissance à une hiérarchie souvent servile.
Malgré les menaces, les pressions, les sanctions.

Tenant un peu la bougie, Alain Refalo, professeur des écoles, invité le 17 mai au Plateau des Glières en Haute-Savoie, où se tenait un rassemblement « Paroles de résistance », auteur de la lettre « Je refuse d’obéir » :

« Il est des moments dans une existence où le silence devient complicité avec l’injustice. Il est des moments où obéir passivement et appliquer les lois et les décrets sans discernement constituent un reniement profond des valeurs qui nous animent. Il est des moments où la désobéissance devient inéluctable... Il nous est rappelé que nous devons être des fonctionnaires obéissants, nous avons fait le choix d’être des fonctionnaires responsables, lucides, comptables de nos actes. Nous savons, même si comparaison n’est pas raison, que l’obéissance inconditionnelle aux ordres des supérieurs peut aboutir aux pires situations d’injustice. Ce qui veut dire qu’un fonctionnaire doit être un homme avant d’être un sujet, un homme qui obéit aux exigences de sa raison et de sa conscience avant de se soumettre aux ordres et injonctions de l’Etat. »

Voilà très clairement posée la question de l’avenir, en particulier celui de nos convictions !
Qu’allons-nous faire de nos illusions, de nos désillusions ?

Refalo, encore :

« (... ) Sans l’espérance d’un a-venir, nous sommes condamnés de façon certaine à subir un aujourd’hui qui prépare des lendemains qui déchantent ! Nous n’avons plus le choix. Aurons-nous l’audace de résister aux forces conservatrices qui véhiculent l’idée d’une éducation soumise à la loi du marché ? Aurons-nous l’audace de refuser une école de la discrimination, de la compétition et de la sélection ? »


Ne pas capituler.



« Ce n’est qu’un combat, continuons le début »...

En retournant plaisamment le slogan, l’humoriste invitait ainsi non pas à freiner nos ardeurs militantes, mais sans doute plutôt à en limiter l’emballement aveugle (ces « Tous ensemble, Tous ensemble !!! » enfiévrés..., ces forêts de drapeaux fièrement brandis les jours de défilés..., mais ces gueules de bois terribles, les lendemains qui déchantent...).

Il va s’agir pour tous d’organiser, de structurer cette résistance qu’on appellera ici - faute de mieux - « citoyenne » : les « fronts » ne manquent pas, malheureusement !

L’extrême-droite française ne renierait pas un certain nombre des orientations politiques du pouvoir actuel : on s’accorde à le reconnaître pour la Justice, l’Immigration, le Tout-sécuritaire,... on oublie peut-être un peu vite que le raisonnement peut s’appliquer aussi à l’école !
« Comparaison n’est pas raison », sans doute, mais l’Histoire nous invite à tirer les leçons de ses plus sombres épisodes et peut-être celle-ci :
« Le totalitarisme n’aurait pas triomphé s’il avait trouvé sur sa route davantage de gens “disposés à tenir bon” » (D. Rougemont).

Nous n’en sommes sans doute pas là ; mais les dérives de cette droite au pouvoir incitent (au minimum !) à la vigilance de chacun car « la puissance du totalitarisme n’est que la somme exacte de nos lâchetés particulières » (id.).

Là où nous serons, où que nous soyons.
Tenons bon...

Le 1er juin 2009
Jacky Poulain

Carte des désobéisseurs

HOME !

Petit texte à lire...

Monsieur Le Président,
Merci de lire ce message,
Un p'tit bonheur sur une page,
Une douceur..pour l'Education Nationale.
Je le confie à la toile,
La grande toile du progrès,
Afin qu'il tisse les voiles...
De la solidarité,
Et qu'il rayonne aux ondes...
De l'humanité.

Je suis Professeur des Ecoles
Dans un petit village de l'Eure,
Trois cents âmes y demeurent,
Et vingt- six élèves à l'école...
Une classe, dite « unique »,
Mais cinq cours, dits multiples...

Dans cette école une chance,
Un p'tit morceau de bonheur,
Qui s'écrit avec ces trois lettres:
Employée de la Vie Scolaire...

Pour l'Education Nationale,
Un p'tit bonheur, c'est pas banal,
Un léger baume sur le coeur
De cette Grande Dame
Un peu...bancale !

Notre bonheur, c'est Géraldine,
En silence elle participe
A la guérison d'la Grande Dame...
Elle est..une Valeur
Ajoutée HUMAINE rentabilité,

Et c'est du bonheur ...assuré !
Dès le matin, elle s'active,
C'est sur le net qu'elle s'incline
Les courriers, les notes de service,
Toutes les infos de l'inspectrice,
Et celles de l'Académie...
Mes mots notés au brouillon,
Les compte-rendus de réunion,
Tapés, imprimés, photocopiés,
Enveloppés, adressés, timbrés,
Prêts à être distribués...
Encadrés, les derniers dessins des CP,
Affichés, sinon...à quoi bon dessiner?
Un CM vient montrer son texte sur le musée,
Elle l'aide à le recopier, à taper sur le clavier...

Retentit le téléphone, qu'elle décroche sans tarder,
Afin de ne pas gêner, le travail commencé,
Un autre enfant vient finir avec elle l'exercice,
Elle explique et décortique, redonne de l'énergie..

Rangée la bibliothèque,
Notés les livres prêtés,
Elle prépare la maquette,
La une du journal scolaire...
Ah! Notre petit journal
« Magique », ils l'ont appelé
Quel travail de fourmi,
J'y passerai......des nuits ?

Sonne la récréation, une mi-temps pour souffler,
Elle me rejoint, souriante, à la main nos deux cafés,
Quelques chaudes gorgées, entre... deux conflit
Des solutions à trouver, des mots à reformuler,
Une écorchure à soigner, une blessure à consoler...

Et puis...c'est reparti !
Sur les chemins de la connaissance,
Vaincre ainsi sans cesse l'ignorance,
Avec labeur, effort, sérieux,
S'ouvrir l'esprit, être curieux.
Ne pas oublier l'insouciance,
De tous ces êtres en enfance,
La bonne blague!...
On la mettra dans le journal,
Les bons gags, et les rires, c'est vital

Dans les pots
Les peintures sont bien préparées,
Quatre enfants sur un chevalet,
Deux à l'ordi pour recopier,
Les autres en dessin sur papier,

...Sans elle, jamais...
Ce ne serait si bien géré.
Bientôt la fin de la journée,
Plus l'aide personnalisée,
Restent les cahiers à corriger,
Faire le point pour évoluer,
Et demain..tout continuer.....

Ce soir, coup de fil...
C'est Géraldine,
A sa voix, je perçois,
Une blessure qui abîme...
Ecoute, me dit-elle...c'est à pleurer !
Du « Pôle Emploi » j'ai reçu...un imprimé,
Dans quelques semaines, c'est marqué,
Votre contrat est terminé...
Ils me demandent ce que j'ai fait, Pour trouver un futur emploi..

Sa voix se fêle... »J'ai..un emploi! »
Ils me demandent ce que j'ai fait, pour me former, pour m'insérer,
Sa voix se gèle.... puis accélère:
« Je..suis formée, depuis trois ans,
j'me sens utile, insérée et c'est varié,
Pas bien payé, mais..j'veux rester ! »
Sa voix s'étrangle... c'est à pleurer...

Ils me demandent mes compétences
C'que j'ai acquis, que vais-je répondre?
Il y a l'espace ...d'UNE LIGNE
UNE LIGNE.... mais tu te rends compte !
J'ai honte, honte...il aurait fallu UNE PAGE
Au moins UNE PAGE pour répondre,
J'ai honte, honte..pour notre Grande Dame

Pour ceux qui l'ont créée, l'ont fait évoluer,
Qui a tant appris aux enfants,
Qui a tant encore à leur apprendre..
Et Géraldine ???
On n' lui dira même pas MERCI
Bien sûr, pas de parachute doré,
Et même pas d'indemnité
Ils lui précisent...
Oh!..comme ils disent
D'étudier ses droits...pour..le R.M.I.

Elle a raison...c'est à pleurer..
Alors qu'on demande chaque jour,
A nos élèves de dire « Bonjour »
De dire « Au revoir » et.... « Merci »
De s' respecter, d'être poli

Comme vous dîtes, Monsieur Sarkozy...
Que vais-je dire, à la p'tite fille,
Qui l'aut're jour, près de moi ,s'est assise,
Et ,toute fièrement, m'a dit:
« Tu sais, Maîtresse,moi, quand j'serai grande,
J'irai au collège, comme mon grand frère,
J'irai au lycée, j'passerai mon bac,
Et je ferai...comme Géraldine! »
Je sursaute.. Mon coeur se serre..
C'est à pleurer.

C.Picavet
Professeur des écoles à l'école des Livres MagiquesSaint-Grégoire du Vièvre (Eure)

En hommage à toutes les Géraldine, Florence, Sabrina, Laurence, Elodie, à tous les Philippe, Sébastien, et bien d'autres qui ont valorisé mon travail, et participé à la guérison d'la Grande Dame... qui est encore bien malade...

Je ne crois pas à la peur, je crois à la force et à la magie des mots,
Et pour garder notre bonheur, il suffirait de quelque Euros...
Quel patron, quelle entreprise, après trois ans de formation,
Jetterai son salarié, pour prendre un autre, recommencer ?
Quel jardinier, quel paysan, brûlerai sa récolte mûre, après avoir semé, soigné?
Je n'ai pas fumé la moquette
Je veux seulement que l'on arrête,
De prendre les gens pour des pions,
Qu'on arrête de tourner en rond !

Torpillé le « Chagrin d'école »
En mille miettes de BONHEUR !
En l'honneur de tous ces p'tits bonheurs..
INONDONS LE NET les amis, les décideurs,
les chômeurs, les travailleurs,
directeurs, les inspecteurs,
employés et professeurs,
députés, ministres,
r'm'istes ou artistes,
chanteurs, compositeurs, rapeurs, slameurs,
radios, journaux, télés, et à tous ceux qui sont...parents...d'un enfant..
enfin à chaque être humain de ce pays qui j'espère un jour dans sa vie, a bénéficié d'un peu de bonheur,
de cette Valeur Ajoutée
HUMAINE rentabilité,
dans le giron de la Grande Dame.

P.S: Ironie..... A la rentrée, c'est presque sûr
Notre petite école rurale
Sera dotée d'une Valeur Matérielle Ajoutée,
Des fonds ont été débloqués,
Huit ordinateurs et un tableau interactif
Une « classe numérique » Nous serons à la pointe du progrès !
Et pour cela, je serai formée!
Mais, qui m'aidera à installer, et à gérer, sans Valeur Humaine Ajoutée !