samedi 21 février 2009

Dakar, nous voilà !


Petite pause pendant quinze jours pour nous ressourcer.
Fatigue, stress, déprime, froid, neige, grisaille, adieu.

dimanche 15 février 2009

IUFM : tollé après la charge de Darcos




http://www.liberation.fr/education/0101319414-iufm-tolle-apres-la-charge-de-darcos


VÉRONIQUE SOULÉ

Il aurait voulu jeter de l’huile sur le feu qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Les propos du ministre de l’Education Xavier Darcos jeudi sur la formation des professeurs ont provoqué un tollé dans le monde enseignant et universitaire. Jugés «insultants», «scandaleux» ou «indignes d’un ministre», ils risquent de compliquer encore une réforme déjà très contestée. Voulant la défendre, Xavier Darcos avait notamment expliqué sur RTL : «Aujourd’hui, les professeurs passent un concours, ils sont mis dans l’Institut de formation des maîtres (les IUFM) où on leur apprend des théories générales sur l’éducation et de temps à autre, ils vont remplacer un professeur absent. Ce n’est pas comme ça qu’on forme des gens. Ils sont sans arrêt devant un simulateur de vol. Alors que dans le système que je propose, ils ne le seront pas.»

«Tant de désinformation et tant de mépris sont insupportables», s’est insurgé vendredi le Sgen-CFDT. «Xavier Darcos sait forcément», poursuit le syndicat, que les jeunes professeurs qui viennent de réussir le concours enseignent huit heures par semaine dans le secondaire, ou un jour par semaine dans un premier temps dans le primaire. Ils ne passent donc pas l’année à écouter des théories fumeuses dans les IUFM mais se confrontent «à la dure réalité d’un métier de plus en plus difficile». De son côté, le Snesup, premier syndicat du supérieur, dénonce le «mépris sans précédent pour les universitaires». Le ministre a parlé de leurs discussions «sibyllines» pour mettre au point les nouveaux masters des enseignants. «Cet anti-intellectualisme rappelle les pires heures de l’histoire de France», lance même le Snesup.

Signe de l’émotion suscitée, la Conférence des présidents d’université (CPU) et celle des directeurs d’IUFM ont publié un communiqué : «Ces propos insultent tous les personnels aujourd’hui engagés» dans la formation des maîtres, écrivent-ils. Pour le PS, Darcos «prend le risque d’un affrontement durable et d’un blocage total».

De nombreuses universités ont confirmé vendredi qu’elles ne remettraient pas les «maquettes» de masters comme la ministre de l’Enseignement supérieur le leur a demandé. Sans crier gare, on apprenait sur le site de l’Aeres (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement) que le délai de remise était repoussé in extremis du 15 février au 31 mars.

samedi 14 février 2009

Lettre d'un instituteur de Mulhouse (68) à son inspectrice

Bernard BECK
directeur de l’école élémentaire Thérèse
68100 Mulhouse


Mulhouse, le 5 février 2009


à
Mme l’inspectrice d’académie du Haut-Rhin
s/c de Mme l’inspectrice de l’éducation nationale de Mulhouse 1


Madame l’inspectrice,

Je suis directeur d'une école en ZEP de 400 élèves.

Conformément à la commande du ministère, nous avons procédé aux évaluations de CM2 dans les trois classes concernées.

Je ne transmettrai pas les résultats de cette évaluation au ministère.

Cette évaluation, telle qu'elle a été conçue et mise en oeuvre, est un non-sens*.

l Non-sens pédagogique : exercices truffés de pièges, nombreux items portant sur des notions non abordées en janvier, système de notation binaire à l'emporte-pièce

2 Non-sens statistique : sous-évaluation des compétences réelles des élèves, disparités aléatoires et inexplicables des scores de plus de 20% d'une classe à une autre

3 Non-sens déontologique : porte-à-faux des enseignants devant restituer les résultats catastrophiques aux parents

4 Non-sens psychologique : dévalorisation des élèves, estime de soi fragilisée, démotivations assurées

5 Non-sens éthique : discrédit de l'école, destruction de la confiance construite jour après jour auprès des parents, mépris des collègues « achetés » par une prime

6 Non-sens civique : selon les souhaits maintes fois répétés du ministre, publication d'un classement des écoles donc organisation de la division sociale du pays


Nous, directeurs, nous battons au quotidien pour apaiser les tensions qui envahissent nos écoles.

Je refuse d'être complice d'un système qui, par la violence des chiffres, détruit l'école de l'égalité, de la solidarité et de la réussite pour tous.

Bernard Beck

Membre du collectif « Sauvons l'école pour tous » du Haut-Rhin
Lien au Manifeste du S.E.P.T. 68

* Non-sens : défi au bon sens, à la raison (Dict. Le petit Robert)

Publié sur Résistance Pédagogique pour l'avenir de l'école

Portes ouvertes au Quai

Les Ingénieurs du Temps Libre nous ont ouvert leurs portes aujourd'hui.
La visite guidée du sanctuaire des nouveaux représentants de l'art contemporain sous toutes ses formes a beaucoup inspiré mon plus grand fan.
C'est pourquoi je vous présente le résultat de son inspiration soudaine et si, tellement, enfin énormément super extra chouette...

Cubozone


Réalisé par Antoine (CM2)

dimanche 8 février 2009

Nouveau gadget




Je viens d'acheter le nouveau Lomography Fisheye 2.




Appareil

Fisheye et Fisheye 2

Comme leurs noms l’indiquent, ces deux appareils jouets sont montés avec un objectif inamovible de type fisheye. L’objectif a une distance focale de 10 mm et un champ de 170°. L’ouverture est assez faible ce qui donne une profondeur de champ importante. Le Fisheye 2 apporte plusieurs améliorations dont un viseur avec une lentille de même champ que l’appareil et détachée de celui-ci. Cela permet une visée plus précise par rapport à la première édition dont le viseur était pratiquement inutilisable car en partie obstrué par l’objectif. Il est aussi possible avec le nouveau Fisheye de faire des photos avec des expositions plus longues ainsi que des expositions multiples.

exemple 1

exemple 2
Cliché pris avec un Fisheye 2 avec superposition de deux vues.

Les dix règles d’or
Lomographische AG. a édicté dix règles pour les lomographes :

1. Emporte ton Lomo où que tu ailles (Take your Lomo everywhere you go)
2. Utilise-le à n'importe quel moment — jour et nuit (Use it any time — day & night)
3. La lomographie n'est pas une intrusion dans ta vie, mais en fait partie (Lomography is not an interference in your life, but a part of it)
4. Essaie la prise où tu ne vises pas (Try the shot from the hip)
5. Approche-toi au plus près des objets que tu veux lomographier (Approach the objects of your lomographic desire as close as possible)
6. Ne pense pas (Don’t think)
7. Sois rapide (Be fast)
8. Tu n’as pas à savoir à l’avance ce que tu prends en photo (You don’t have to know beforehand what you captured on film)
9. Après coup non plus (Afterwards either)
10. Moque-toi des règles ! (Don’t worry about any rules)

Il peut être noté que les règles 1, 2 et 3 font plus ou moins référence à la même chose, ainsi que les règles 6, 7, 8, 9 et 10.


J'attends avec impatience le dvlpt et le tirage du premier film !
Voir aussi :

Lomographie sur Wikipedia


Le mouvement lomographique

vendredi 6 février 2009

Diapo Palavas


Route inondée à l'entrée de Palavas-les-Flots, le 2 février 2009.

Crédit : P. GUYOT / AFP

Etonnant non ?


Selon la légende, ces empreintes de pieds gravées dans le sol ont été creusées par un fidèle qui priait chaque jour au même endroit de ce monastère, Tongren, Chine, le 5 février 2009.

Crédit : R. KRAUSE / REUTERS

mercredi 4 février 2009

Sous pression ?



Message d'une portée universelle rare !


Pourquoi le mal existe-t-il ?
Qu'est-ce que le mal ?
Ces questions semblent dépasser les limites de notre raison.
Nous devrions nous contenter de savoir que le bien et le mal existent tous deux, et que partout où nous avons la possibilité de les distinguer il ne nous reste qu'à choisir l'un et rejeter l'autre.


Une pensée du Mahâtmâ, Gandhi

Art'home

Nissa beach


Altkirch street

A lire sur I-Prof (messagerie)

Pour lire la suite...

mardi 3 février 2009

Exemples de Slogans filmés par TV Bruits

Source : TV Bruits


Jeunesse, sors dans la rue
ou tu finiras par y dormir !


Au revoir, au revoir
Président...


Et là,
Tu la vois
La grève ???


Détruire le Service Publique
C'est décider d'arrêter
de vivre ensemble


Vous trouvez que l'éducation
coûte cher
essayez l'ignorance

Contre les infâmes
qui nous affament
Révoltons-nous !


et pour finir en beauté :

Casse-toi
Pov'con !

Jeudi soir : boycottez Sarko et imaginez un monde sans lui!



Source : Le Mammouth Manchois Enervé
Le Mammouth a reçu ce message, ou plutôt cette idée qu'il trouve excellente. Le soir, il y a tant de choses à faire, seul, à deux ou en groupe!

Assez !!

Nous étions des millions dans la rue, soyons des millions à ne pas ouvrir notre télé le jeudi 05 février à 20h 15!

Par ce geste, montrons aussi que ce n'est pas notre président, qu'il ne représente plus rien, que l'image qu'il veut donner ne nous intéresse plus.

De toute manière on saura ce qu'il a dit dès le lendemain, et ça ne changera pas notre vie (puisqu'il n'a pas envie de la changer)

Refusons d'être complice de toutes ces opérations publicitaires...Cette intervention présidentielle, d'une durée de 70 à 90 minutes, sera diffusée en direct par TF1, France 2, M6 et RTL, il monopolise le petit écran, et bien faisons autre chose.

Lisons "le petit chose", jouons au Nain jaune, téléchargeons "l'homme qui rétrécit" (oui je sais, c'est petit de s'attaquer au physique)

Ou bien, faisons des enfants, appelons nos proches, imaginons France d'après lui, celle que l'on va devoir reconstruire...

Et surtout passons le message, il ne veux pas nous écouter, ne l'écoutons plus.

Il n'est plus rien, nous sommes tout !!!

Ce message n'engage que son auteur mais faite passer quand même !

dimanche 1 février 2009

Carte de France des désobéisseurs

Source :

La lettre d'une Résistante alsacienne

Source : http://68.snuipp.fr/spip.php?article1009

Dominique SCHWERTZ
Ecole maternelle d’Uffholtz Cernay le 15 janvier 2009
68700- CERNAY
à Madame Maryse SAVOURET
Inspectrice de l’Académie de Strasbourg
s/c de Madame SCHLUND
IEN de la circonscription de Thann


LETTRE (pdf)


Madame,
Le début de l’année est un temps de voeux…
Des vœux pour notre belle profession ?
Ce serait une amélioration de notre système éducatif, respectant tous les acteurs de l’école, tant les enfants que les enseignants, les parents que les élus, une amélioration faite dans la concertation pour un mieux vivre, un mieux apprendre, un mieux réussir.
Ce serait de la part de notre ministre, une profession de confiance et non pas ce mépris affiché, la reconnaissance de notre travail, et non pas la remise en cause systématique des enseignants, la mise en concurrence des écoles, des individus.
Ce serait de ne plus être la variable d’ajustement d’une politique qui vise uniquement à réduire le déficit public et, pour ce faire, entreprend les réformes opportunes à des suppressions de postes.
Le début de l’année est aussi un temps de résolutions tant personnelles que professionnelles, de décisions réfléchies permettant de mieux définir un nouveau cap.
C’est ainsi que j’ai pris la décision de ne plus me taire, de refuser ces trop nombreuses réformes faites sans aucune concertation avec les professionnels que nous sommes, ces mesures qui déstabilisent le monde éducatif, décontenancent les enseignants par leur nombre, leur rapidité de mise en application, les difficultés qu’elles induisent, ces mesures qui visent à déconstruire l’éducation nationale :
· Changement des programmes
· Réduction du volume horaire et suppression du samedi matin
· Aide personnalisée
· Suppression de postes de RASED
· Stages de remise à niveau
· Suppression de postes
· Mise en cause des maternelles
· Changement du mode d’évaluation
· Suppression des IUFM
· Droit de grève et service minimum
· Création des EPEP
· Accompagnement éducatif
· Création d’une agence du remplacement
· Réduction des moyens des associations complémentaires de l’école
· Réforme du lycée
· Bac pro en 3 ans
Cela fait beaucoup en 18 mois.

Je suis profondément attachée à l’école laïque et publique, celle qui met l’enfant et pas uniquement l’élève au centre de tout projet éducatif.
Mais aujourd’hui je suis en colère. Qui peut croire que toutes ces réformes prises à la hâte et sans aucune concertation visent à résoudre les difficultés des enfants, à améliorer le système scolaire, à définir en toute bonne foi l’école de demain ?
Je ne veux pas de cette Ecole. Elle va à l’encontre de tout ce à quoi je crois et que, tout au long de ma carrière, j’ai défendu avec conviction et ferveur.

L’article 28 de la loi No 83-634 du 13 juillet 1983 pose le principe hiérarchique d’obéissance du fonctionnaire dans les termes suivants :
« Tout fonctionnaire, quel que soit son rang dans la hiérarchie est responsable des tâches qui lui sont confiées. Il doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique sauf dans le cas où l’ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public. »
Je considère aujourd’hui que les mesures mises en place sont certes légales puisque décidées par un ministre, mais qu’elles sont « de nature à compromettre gravement l’intérêt individuel des enfants dont nous avons la charge et donc à plus long terme l’intérêt public » :
Les nouveaux programmes représentent un retour en arrière sans précédent.
Montaigne disait : « Plutôt une tête bien faite que bien pleine ».
Durant mes trente années de carrière, tant en primaire qu’en maternelle, mon principal objectif a été, et est encore, de créer un climat favorable pour que les enfants soient heureux, enthousiastes de venir à l’école. Cette condition remplie, il était facile ensuite de les rendre acteurs de leurs apprentissages, de développer leur implication, leur curiosité, leur esprit de recherche, leur autonomie, leur envie d’apprendre, de progresser. Les nouveaux programmes font voler, au moins dans l’esprit du texte, tout cela en éclats : il s’agit aujourd’hui d’apprendre par cœur mais non de construire un savoir :
· savoir conjuguer un temps à l’imparfait, au passé simple, additionner, soustraire,….
c’est une bonne performance, savoir l’utiliser à bon escient c’est mieux.
· apprendre les règles d’orthographe, de grammaire, c’est essentiel pour écrire
sans fautes ; mais « entrer dans l’écrit » est-ce uniquement cela ?
· apprendre x poésies ou textes d’auteur, c’est bien ; repérer la musique de la
poésie, faire de l’enfant un acteur de son texte, c’est autre chose…
Et ce ne sont là que quelques exemples concernant « les fondamentaux ».

La suppression du samedi matin prive tous les enfants de 3 heures de classe.

Ces trois heures qui permettaient de « boucler » la semaine, d’organiser des ateliers d’expression, d’enseigner autrement, de mener à bien des tâches réservées au samedi matin.
Ces trois heures qui me manquent aujourd’hui dans ma classe et ne permettent pas, entre autres, aux enfants les plus lents de terminer en toute quiétude un travail. Ces trois heures qui, par leur absence, génèrent tout au long de la semaine un stress, voulant faire en 24 heures ce que l’on faisait en 27. Ces trois heures qui permettaient aussi de rencontrer les parents autrement qu’entre deux portes.

Aide personnalisée.

Elle oblige les enfants les plus en difficulté à faire plus d’heures que leurs camarades, alourdissant ainsi leur journée, alors qu’ils sont plus fatigables que d’autres. Mais surtout, elle sert de prétexte à la suppression de postes de RASED, laissant aux seuls enseignants le soin de répondre aux difficultés des enfants. Comme tous les enseignants, j’ai toujours essayé d’améliorer ma pratique pour répondre aux enfants en difficulté, pour les faire progresser, les amener à avoir davantage confiance en eux. Nous ne pouvons, à nous seuls, résoudre toutes les difficultés ; certains enfants ont besoin d’une aide dispensée par des enseignants spécialisés qui ont été formés pour cela.

Stages de remise à niveau.

J’ai eu pendant 15 ans des CM1 et des CM2. Je ne puis croire que quelques stages de remise à niveau permettent à des enfants de CM1 et de CM2 de « rattraper » des retards accumulés au cours de toute leur scolarité primaire. Ce sont des enfants en échec depuis trop longtemps, qui ont perdu confiance en eux, dont les acquis sont fragiles. Ce ne sont pas deux semaines pendant les vacances scolaires avec des enseignants qui ne connaissent pas leur parcours, qui vont pouvoir les aider ; ces mêmes enfants devraient pouvoir bénéficier d’une aide pendant le temps scolaire. Mais cela nécessite des moyens supplémentaires…

Suppression de postes.
Comment croire que toutes ces suppressions vont permettre de répondre aux difficultés des enfants ? Ma classe compte cette année trois sections et 27 enfants. Il est difficile de travailler dans ces conditions de manière optimale, de tenir compte de chacun d’eux en leur accordant un minimum de présence et d’attention individuelle, de leur transmettre des savoirs, d’évaluer ceux-ci, et de répondre aux difficultés de certains.

Mise en cause de la maternelle.

Ces maternelles que le monde entier nous envie, sont menacées de suppression partielle. Cette menace, le mépris du ministre vis-à-vis des enseignants de maternelle poussent à la révolte. Cette apparente méconnaissance de ce qui se passe dans l’école de la République est sidérante.

Suppression des IUFM.
L’intégration des IUFM dans les universités va priver les futurs enseignants d’une réelle formation pratique et professionnelle.

Evaluations.

Le calendrier des évaluations s’est fait dans la hâte ; nous n’avons pas même le temps de mettre en application les nouveaux programmes que déjà, il faut évaluer nos élèves, notre pratique. Pour les CM2, en milieu d’année ! Quel est le bien-fondé d’une telle évaluation ? Quel est l’intérêt à transmettre des résultats partiels puisque tout le programme n’aura pas été abordé ? A quoi vont bien pouvoir servir ces résultats ? A mettre les écoles en concurrence et ainsi accroitre la défiance ? A justifier et à imposer encore de nouvelles réformes ? A libéraliser la carte scolaire ? Durant ma carrière, j’ai vécu maintes réformes. Elles ne m’ont jamais semblé, comme celles-ci, mettre en péril notre école. Elles avaient pour mérite de mettre l’enfant au cœur des apprentissages. Aujourd’hui ce n’est pas le cas. Et l’institutrice que je suis, ne peut plus, ne veut plus se taire.

Je ne supporte pas d’assister sans broncher au démantèlement de l’école de la République, à l’accroissement des inégalités, à la précarisation de notre métier, à la remise en cause permanente des enseignants, de leur professionnalisme, de leur formation. Je ne supporte plus l’hypocrisie du discours qui marie sans complexe la soi-disant amélioration du système éducatif et la suppression des postes et des moyens. Aussi, je refuse
· d’appliquer les nouveaux programmes : je me conformerai à ceux de 2002, plus riches, plus précis,
· d’assurer des stages de remise à niveau,
· de dispenser l’aide personnalisée : à partir de septembre, j’accueillerai en soutien tous les enfants de ma classe ; cela me permettra d’assurer des activités rendues cette année impossibles à cause de la diminution horaire (aide individuelle, danse, orientation, confection du cahier de vie, du cahier de littérature, musique),
· de transmettre les évaluations GS : elles seront faites en temps voulu mais je me réserve le droit de les utiliser pour remédier aux difficultés de mes élèves. D’ailleurs nous ne sommes pas payés pour la passation de ces évaluations, comme le sont les enseignants de CE1 et de CM2 ; il est vrai qu'il ne s'agit pas d'évaluations nationales mais cette différence justifie-telle cela ?
Aucun enseignant n’est hostile aux réformes. Elles sont par essence même nécessaires. Il y en a eu de nombreuses auxquelles nous avons adhéré. Elles nous ont permis de prendre de la hauteur, de réfléchir à notre pratique, de la faire progresser et ainsi de répondre aux défis qu’elles lançaient. Mais « Réformer » ne peut pas se faire au pas de charge ; il faut non seulement le temps de la réflexion pour que chacun s’y sente associé, respecté, et non pas contraint, mais aussi la reconnaissance du travail déjà accompli. Pour l’heure, si j’avais un vœu à exprimer, je souhaiterais un abandon des mesures citées ci-dessus, et l’ouverture de réelles négociations avec l’ensemble des partenaires de l’école (enseignants, syndicats, fédération de parents d’élèves, élus, collectivités). Cela n’étant, pour le moment, pas le cas, je me réserve le droit d’informer les enseignants, les parents, les élus, des risques de ces mesures et de leurs conséquences. Veuillez agréer, Madame l’Inspectrice d'Académie, l’expression des mes sentiments les plus respectueux.
Dominique SCHWERTZ

Attachons-nous à notre école !

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